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Luc Legay à DemainTousMédias

Par xtof • Actualités • Vendredi 27/05/2005 • 0 commentaires  • Lu 2454 fois • Version imprimable

Parce que tout le monde n'était pas à la conférence du 24 mai, où fût évoqué le futur des médias, je me permets de transcrire l'allocution de Luc Legay co-fondateur du futur journal participatif : UneInfo dont nous reparlerons très bientôt. Cette transcription n'est que la source récupérée sur notre wiki fermé de travail mais peut intéresser tous les publics... :


En introduction je citerai un extrait du discours de Rupert Murdoch, prononcé le mois dernier à Washington, lors d'une réunion annuelle de l "American Society of Newspaper Editors" :

"Nous devons comprendre que la génération future accédant aux actualités et à l'information, a des attentes différentes sur la nature des informations, et sur la manière d'y accéder" [...]

"Ce qui est en train de se produire sous nos yeux est, de façon synthétique, une révolution dans la manière dont les jeunes consomment l'information. Ils ne veulent plus reposer sur un quotidien du matin pour se tenir informés. Ils ne veulent plus se fier à une figure semi-divine placée au-dessus d'eux et leur racontant ce qui est important. Ils ne veulent plus des actualités présentées sous la forme d'une parole d'évangile. Au contraire, ils veulent des informations à la demande, quand cela leur convient. Ils veulent avoir le contrôle de leurs médias, au lieu que ce soit le contraire. Ils veulent mettre en cause, fouiller, offrir différents angles." [...]

"Devant cette révolution, nous avons été lents à réagir. Nous sommes restés assis à regarder nos journaux perdre peu à peu leurs lectorats. En 1964, quatre américains sur cinq lisaient quotidiennement un journal. Aujourd'hui, seul un sur deux le fait, et pour les plus jeunes lecteurs, c'est encore pire. [...] Les tendances sont contre nous. Si nous ne nous réveillons pas devant ces changements, en nous y adaptant rapidement nous, en tant qu'industrie, serons relégués au rang de perdants ou, pire, certains d'entre nous disparaîtront corps et biens." [...]

Je cite ce discours car il est, depuis sa publication, au centre des préoccupations des dirigeants de groupe de presse que je cotoie par mon métier. Pourtant cela fait plus de dix ans maintenant que nous tenons ce même discours dans notre agence Rampazzo & associés. Et cela n'a jamais été simple de la faire comprendre.
Mais depuis que c'est Rupert Murdoch qui l'a dit, tout le monde veut bien nous écouter.

Rappel Rupert Murdoch actionnaire principal de News Corporation, conglomérat de médias, qui détient, entre autre :
* Fox Network
* Foxtel
* Sky One
* HarperCollins
* The Sun
* The Australian
* The Daily Telegraph
* The Herald Sun
* New York Post…

Pour l'anecdote, c'est CyrilFiévet qui a été le premier à proposer sur son site une traduction française extraite de ce discours (c'est cette traduction que je viens de lire.) Cyril a (volontairement peut-être…) laissé une coquille en rebaptisant Rupert Murdoch du prénom de RUBERT, peut-être pensait-t'il à Albert ou a Robert ?

Résultat, la coquille est reprise 1200 fois sur des sites francophones qui font référence a ce discours ! La prochaine fois, Cyril, fais gaffe STP !

Je suis designer de presse, ce qui me donne l'occasion d'intervenir régulièrement, plusieurs fois par mois, dans les rédactions de journaux, et auprès de directeurs de publication, pour expliquer pourquoi changer, et surtout comment changer.

Cette conduite du changement s'appuie sur une plusieurs études que nous avons réalisés, ou fait réaliser, pour le compte de nos clients.

Ces études montrent comment l'évolution de nos modes de vie a radicalement changé nos modes de consommation de l'information.

A tel point que dans notre métier nous avons remplacé le terme de lecteur par celui de conso-lecteur.

Pourquoi ? Parceque nous réalisons que le lecteur, le conso-lecteur donc, consomme désormais l'information comme il consomme tout autre produit de consommation courante.

Conséquence immédiate : le conso-lecteur est volatile, exigeant, difficile a capter, et très critique. Simplement parce qu'il connaît les autres produits, il compare, il test, il juge.

L'abonné traditionnel du journal est remplacé par le lecteur occasionnel, celui qui achète par impulsion. Et ce lecteur, c'est celui que redoutent le plus les éditeurs.

Les raisons pour lesquelles nous sommes appelés à intervenir dans les groupes de presse ne sont plus seulement motivées, comme avant, par le besoin de fidéliser les lecteurs. Par exemple en leur offrant un produit plus lisible, plus agréable, plus fonctionnel.

Mais bien par l'urgence d'une situation qui pourrait bien se traduire tout simplement par la fin de la presse écrite plus rapidement que personne n'avait jamais osé l'imaginer.

La presse écrite s'est en effet reposée, comme le martèle Murdoch, sur ces acquis et sur sa position de monopole.

Elle accuse maintenant un décalage complet avec, non plus son lectorat, qui a fondu, mais avec la société. Avec nous tous, ici, qui captons 90% de notre information quotidienne autrement que par la presse traditionnelle.

Je ne vais pas faire ici l'exposé pédagogique que je réserve à nos clients - on pourra prendre RDV après cette conférence si vous voulez - mais je voulais simplement profiter du débat pour alerter ceux qui ne le sont pas encore.

Les médias traditionnels on réellement pris conscience de leur retard. Enfin ! Tout leurs efforts à présent vont porter sur la reconquête de leur métier : l'information.
C'est-à-dire : la collecte de l'nformation, la hiérarchisation de l'information, la vérification de l'information (bon, quand il ont le temps...) et la diffusion de l'information.

Avec ou sans le support papier, les médias traditionnels, les groupes de presse, sont prêt dès maintenant à investir massivement pour retrouver leur place et pour valoriser leurs réseaux existants : réseaux de correspondants, réseaux de distribution, réseaux de ventes, et réseaux de communication.

Pour ceux qui parmi nous ce soir ont une véritable valeur ajoutée à apporter à ces réseaux de l'information, je pense notamment a ceux qui pourrons apporter de l'expertise et l'intelligence : stratégique, commerciale, économique, ou du management d'intelligence collective, il y a un réel pactole financier à la clé.

Mais dépêchez-vous, il n'y aura pas des euro-dollars pour tout le monde.

Luc Legay, Paris le 24 mai 2005

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